Subjonctif présent

FondamentalLes formes du subjonctif présent

Le subjonctif présent pose peu de problème d'orthographe, mais le seul problème qu'il pose concerne à nouveau le e muet et les cas où il arrive que sa présence ne soit pas perceptible.

La marque du subjonctif est en effet toujours - à deux exceptions près :

  • un e venant se porter sur la base, aux 3 personnes du singulier et à la 3ème personne du pluriel ;

  • un i venant se placer avant les terminaisons de personne ons et ez aux 1ère et 2ème personnes du pluriel.

Cependant la présence du e a pour effet que les 1ère et 3ème personnes du singulier sont non marquées, ainsi que c'est toujours le cas après e, et ainsi que c'est notamment le cas à l'indicatif présent avec les verbes du 1er groupe (rappelons que la règle générale de marquage des personnes est présentée dans le détail module B.1.2).

Par ailleurs, la présence du e ou du ions/iez a pour effet secondaire la réalisation systématique de la consonne latente de la base quand consonne latente il y a : les consonnes latentes se réalisant toujours devant voyelle (pour une présentation générale des consonnes latentes, vous pouvez consulter le module préliminaire B.0.2), elles se réalisent donc notamment devant les voyelles du subjonctif.

BASE

SUBJONCTIF PRÉSENT

PERSONNE

je

tu

elle

écriV

e

e

e

0

s

0

nous

vous

i

i

ons

ez

ils

e

nt

NB : Pour écrire la consonne latente de la base est V : écri-s/écri-t/écri-ra // écriV-ons/écriV-ait/écriV-ant.

AttentionLes 7 cas où la base est différente

Dans quelques cas très peu nombreux, la base n'est en outre pas la même que pour l'indicatif : on les a mis à la 3ème personne du pluriel pour qu'ils soient bien comparables :

il faut qu'ils sachent, aillent, fassent, puissent, veuillent, aient, soient.

Mais on voit bien que cette complication pour 7 verbes ne constitue en rien un problème d'orthographe : la différence de base est parfaitement perceptible.

AttentionÊtre et avoir

Les verbes être et avoir  font exception : ce sont les seuls à ne pas avoir les mêmes marques de subjonctif que les autres.

  • avoir  n'a pas de e à la 3ème personne du singulier et pas de i aux 1ère et 2ème personne du pluriel :

    je

    tu

    ai

    ai

    ai

    e

    0

    s

    elle

    0

    0

    0

    t

    nous

    vous

    ay

    ay

    ons

    ez

    elles

    ai

    e

    nt

  • être n'a pas de e et pas de i, simplement une base particulière :

    je

    tu

    elle

    nous

    vous

    elles

    soi

    soi

    soi

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    s

    s

    t

    ons

    ez

    ent

    soy

    soy

    soi

RemarqueLe problème du 1er groupe

Ajouter un e aux verbes du 1er groupe n'a pas beaucoup d'effet puisque le e est déjà là. Pour les verbes du 1er groupe, indicatif présent et subjonctif présent sont donc indistinguables, sauf aux 1ères et 2èmes personnes du pluriel :

INDICATIF PRÉSENT

SUBJONCTIF PRÉSENT

je chante

tu chantes

il chante

il faut que je chante

il faut que tu chantes

il faut qu'il chante

nous chantons

vous chantez

il faut que nous chantions

il faut que vous chantiez

elles chantent

il faut qu'elles chantent

Cela pose un problème pour l'analyse, mais aucun problème pour trouver les bonnes formes, et encore moins de problème pour l'orthographe.

RemarqueLe problème des 1ères et 2èmes personnes du pluriel

Aux 1ères et 2èmes personnes du pluriel, c'est avec l'imparfait que le subjonctif présent se confond, et ce pour tous les verbes : pour tous les verbes, l'imparfait de l'indicatif et le subjonctif présent se marquent par i.

INDICATIF IMPARFAIT

SUBJONCTIF PRÉSENT

j'écrivais

tu écrivais

il écrivait

il faut que je écrive

il faut que tu écrives

il faut qu'il écrive

nous écrivions

vous écriviez

il faut que nous écrivions

il faut que vous écriviez

elles écrivaient

il faut qu'elles écrivent

Cela ne pose là encore aucun problème d'orthographe puisque l'orthographe des formes confondues est la même.

Remarque

On constate bien que les formes du subjonctif présent sont simples, hormis pour les 7 verbes cités.

L'emploi du subjonctif présent ne pose aucun problème non plus : après certains verbes comme le verbe vouloir ou le verbe falloir, la proposition subordonnée est nécessairement au subjonctif et tout francophone emploiera dans ce cas le subjonctif sans même y penser :

Il faut que tu partes.

et non pas

*[1]Il faut que tu pars.

Je veux qu'il lise.

*Je veux qu'il lit.

Je suis contente qu'elle comprenne.

*Je suis contente qu'elle comprend.

FondamentalLes valeurs du subjonctif présent

Le subjonctif présent renvoie volontiers à des éventualités correspondant à une virtualité plutôt qu'à des faits effectivement réalisés :

  • Je veux qu'il vienne.

    Il faut qu'il vienne.

    Je demande qu'il vienne.

    Je cherche un livre qui me plaise.

    Il est nécessaire qu'elle vienne.

    Il est possible qu'elle vienne.

On le trouve cependant aussi dans des propositions qui décrivent des faits donnés comme incontestables, mais sur lesquels la principale peut exprimer une forme de jugement :

  • Je suis contente qu'elle soit là : elle est là et j'en suis contente.

    Bien qu'il fasse beau, je préfère rester à la maison travailler. : il fait beau, mais j'estime ne pas avoir à en tenir compte.

Fondamental

De manière générale le subjonctif est rarement choisi, mais généralement imposé par le contexte :

Il est imposé par certains verbes lorsqu'il apparaît dans la proposition subordonnée qui les complète[2]  :

→ on a ainsi le subjonctif dans les subordonnées complétant des verbes comme vouloir, falloir, demander, regretter, etc. :

  • Je regrette qu'il vienne

Il est imposé par certaines des locutions conjonctives[3] et conjonctions de subordination[4] dans les propositions subordonnées circonstancielles[5] qu'elles introduisent :

→ on a ainsi le subjonctif après bien que, quoique, avant que, à condition que, pour que, etc. :

  • Bien qu'il vienne, elle lui en veut

Il est imposé dans des subordonnées introduites par un adjectif de jugement comme possible, nécessaire, content, furieux, etc. :

  • Il est possible qu'il vienne.

Il est imposé dans des subordonnées venant compléter un nom comme idée, hypothèse, pensée, etc. :

  • L'idée qu'il ne vienne pas me chagrine

Il est imposé lorsque qu'une proposition subordonnée[6] apparaît en position sujet :

  • Qu'il soit revenu est étrange.

Il peut cependant apparaître de manière cette fois facultative dans d'autres contextes, notamment dans les propositions relatives[7] :

  • Je cherche une voiture qui soit confortable / Je cherche une voiture qui est rouge.

Conseil

On a parfois le sentiment que le subjonctif est difficile à trouver parce que l'on ne sait pas comment le chercher :

  • On le cherche après un simple que. Or la conjonction[4] que peut aussi bien être suivie d'un indicatif que d'un subjonctif :

    • Il dit que tout va bien / Il veut que tout aille bien.

  • On le cherche en se fondant sur ce qui serait sa valeur : le virtuel. Or le subjonctif a d'autres valeurs, et cette valeur de virtualité est trop vague pour être discriminante pour trouver un subjonctif.

Pour être certain d'avoir un subjonctif, il faut le faire précéder par exemple d'un verbe qui appelle le subjonctif : c'est le cas de vouloir ou falloir notamment:

  • Il veut que vous partiez.