Exercice : L'essentiel en un coup d'œil
Dans tous les extraits qui suivent, il vous est demandé de choisir des titres ... ou parfois des sous-titres pour les extraits de textes plus longs.
1.
Quel sous-titre pour ce passage ?
Pour se faire comprendre, la formule publicitaire doit, dans l'ensemble, former ses mots comme tout un chacun, mais elle use à l'occasion de procédés qui lui permettent d'étonner ou d’intriguer (facteur favorable à la captation d'attention). Elle tente, par une originalité ponctuelle, d'apparaître comme ayant sa propre langue, que le récepteur serait invité à partager. Ceci constitue une connivence fondamentale tout à fait profitable aux visées commerciales.
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Votre choixChoix attenduRéponse
La première phrase contient deux idées (la publicité contient des mots communs ; elle utilise cependant des procédés originaux). Les deuxième et troisième phrases traduisent l'idée d'un langage propre à la publicité créant une connivence avec le consommateur.
On peut hésiter entre les réponses 2 et 5. Mais la 2 est trop précise : cette réponse n'analyse que la fonction d'étonnement de la publicité ; alors que la 5 rend compte des nuances : idées d'autonomie du langage ("sa propre langue"), originalité dans la création, et point de départ, le langage commun.
2.
Là encore, trouvez le sous-titre le plus pertinent pour cet extrait :
Les documents administratifs, tout comme les textes législatifs ou juridiques, représentent sinon l'autorité du moins la société dont ils sont l'émanation. Une certaine solennité leur est donc à peu près automatiquement associée, et la marge de manœuvre des rédacteurs est étroite entre d'un côté la clarification ou la simplification, et d l’autre des exigences nourries de surcroît par la persistance d'usages anciens et souvent bien établis. Il en résulte cette impression de relative complexité qui continue d'imprégner une bonne partie des textes en circulation et dont il semble difficile de se départir tout à fait.
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Votre choixChoix attenduRéponse
On peut hésiter entre les réponses 1 et 3. Mais la 1 est encore trop précise. Cette réponse ne fait que reprendre les termes de la phrase 2 du texte, sans mettre en lumière l'idée générale du texte : la confusion provenant des nécessités auxquelles sont soumis les rédacteurs.
3.
Et pour tout ce texte, quel titre proposeriez-vous ?
20 octobre L'autre jour, à Alger, - nous entrions dans ce mois d'octobre qui est si beau quand il est beau, - le soleil se couchait splendidement. Le ciel était bleu ; l'air était tiède ; la brise caressait le flot, le flot caressait la rivière; de magnifiques rayons horizontaux découpaient, pour l'amusement des yeux qui errent çà et là tandis que l'esprit rêve, de bizarres trapèzes d'ombre et de clarté sur cet amphithéâtre de maisons carrées, plates et blanches qui est Alger et qui a vu Hariadan Barberousse et Charles Quint ; une joie profonde et secrète, cette joie inexprimable qui, à de certaines heures et dans de certaines saisons, palpite au fond de la nature, semblait animer et faire vivre sur le rivage, dans la plaine et sur les collines, tous ces beaux arbres qui épanouissent leur verdure éternelle dans la sombre et éclatante poésie de l'Orient : le palmier qu'a chanté Homère, l'aloès qu'a célébré Hafiz, le lentisque dont a parlé Daniel, le figuier dont a parlé Job. Un bateau à vapeur, qui venait de France, et qui portait un nom charmant, le Ramier, était amarré au môle ; la cheminée fumait doucement, faisant un petit nuage capricieux dans tout cet azur (...). Tout cet ensemble était grand, charmant et pur ; pourtant ce n'était point ce que regardait un groupe nombreux, hommes, femmes, Arabes, Juifs, Européens, accourus et amassés autour du bateau à vapeur. Des calfats et des matelots allaient et venaient du bateau à terre, débarquant des colis sur lesquels étaient fixés tous les regards de la foule. Sur le débarcadère, des douaniers ouvraient les colis, et, à travers les ais des caisses entrebâillées, dans la paille à demi écartée, sous les toiles d'emballage, on distinguait des objets étranges, deux longues solives peintes en rouge, une échelle peinte en rouge , un panier peint en rouge, une lourde traverse peinte en rouge dans laquelle semblait emboîtée par un de ses côtés une lame épaisse et énorme de forme triangulaire. Spectacle autrement attirant, en effet, que le palmier, l'aloès, le figuier et le lentisque, que le soleil et que les collines, que la mer et que le ciel : c'était la civilisation qui arrivait à Alger sous la forme d'une guillotine.
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Votre choixChoix attenduRéponse
Choisir un titre, c'est sélectionner une formulation qui résume au mieux l'essentiel d'un texte. Dans la liste des titres proposés, nous rencontrons des propositions qui constituent de véritables contresens sur le thème traité : il ne s'agit pas d'une "arrivée de voyageurs" à Alger, ni de "bois orientaux", même si des noms d'arbres sont cités. La poésie de l'automne à Alger peut avoir quelque chose d'exotique, mais, outre qu'il ne s'agit pas à proprement parler de l'Orient, elle n'est soulignée que comme antithèse au centre d'intérêt de tous les spectateurs : le débarquement de la guillotine. De la même façon, "le port d'Alger" renvoie au cadre sans référer à l'objet essentiel du texte.