Exercice : Recréez les liens familiaux
Pour chacun des textes encadrés qui suivent, il vous est demandé de trouver soit le genre, soit les caractéristiques permettant d'identifier ce genre, soit la sous-catégorie plus précise dont le texte relève.
1.
Ses yeux enfin s'ouvrirent. Un sourire illumina son visage. Elle était heureuse. Ils étaient heureux. C'était le plus beau jour de leur courte vie. Leur cœur battait à cent à l'heure... Ils savaient enfin ce qu'était la vie... |
Ce texte est extrait :
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Le texte est extrait d'un récit. Ce nom générique peut se décliner en plusieurs formes selon les spécificités du récit en question. Parmi les propositions de réponse, on identifie l'une de ses formes : le roman.
Le journal intime qui peut être caractérisé comme un "récit de jours", est une écriture du présent, une exposition successive du moi au passage du temps. Dans l'extrait proposé, on ne relève aucune trace de la présence d'un moi ou de la dimension déictique (indication de la date, de l'heure...).
2.
Trois morts dans un accident d'avion dans le Rhône L'accident s'est produit ce vendredi matin, près de l'aérodrome de Brindas, dans la banlieue de Lyon. Les trois occupants de l'appareil ont été tués sur le coup. Vers 10h30 heures ce vendredi, un avion de tourisme s'est crashé juste après son décollage depuis l'aérodrome de Brindas. Le pilote de 62 ans et ses deux passagers, âgés de 65 et 68 ans, ont été tués sur le coup. Les trois victimes étaient membres de aéro-club de Vienne (Isère), ville d'où elles étaient venues et en direction de laquelle elles avaient redécollé à bord de leur appareil de quatre places, un monomoteur de modèle Robin DR340, en bois et toile. Il se pourrait que l'avion ait heurté quelque chose, peut-être un arbre. L'engin s'est tout de suite écrasé dans un vallon où il a explosé. L'avion a été entièrement détruit en quelques minutes. Les sapeurs-pompiers n'ont pu que constater le décès des trois occupants.
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Votre choixChoix attenduRéponse
Le texte proposé représente le genre journalistique (article paru dans « "Le Progrès -Rhône") »
. Il appartient à la sous-catégorie des articles d'information stricte, autrement dit il a un caractère exclusivement informatif (contrairement à la chronique qui comporte une part importante de subjectivité). Ce type d'article court, insistant sur le "comment et le "pourquoi" de l'événement, est appelé filet. Le filet, qui est toujours titré, présente une information dans ses grandes lignes. Son format laisse peu de place à l'analyse et au commentaire.
La nécrologie appartient à la sous-catégorie des récits (journalistiques). Ce type d'article retrace la vie d'une personne (souvent une personnalité) - ce qui n'est pas le cas de l'article proposé.
3.
Dans un journal, ce type d'article est publié dans une rubrique appelée :
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Parmi les réponses proposées, seul le "fait divers" est une rubrique d'un journal (la nouvelle et la tragédie sont des sous-genres littéraires ; le communiqué de presse est représentatif du genre journalistique).
Le mot « fait divers » (apparu en 1838) désigne à la fois l'événement lui-même, l'information qui le relate et la rubrique du journal qui le traite.
Inclassables de l'information, les faits divers sont difficiles à définir. Négativement, c'est tout ce qui n'a pas trouvé place dans les rubriques habituelles. Positivement, c'est un large éventail de petits faits étonnants, tragiques, extraordinaires ou insignifiants qui concernent plutôt les gens en tant que personnes privées, et qui n'ont apparemment pas d'effet central sur le fonctionnement de la société.
La rubrique "fait divers" est constituée d'articles courts (= filets) qui insistent sur le "comment" et le "pourquoi" d'un événement.
4.
DORINE J'enrage De ne pouvoir parler. (Elle se tait lorsqu'il tourne la tête.) ORGON Sans être damoiseau, Tartuffe est fait de sorte ... DORINE Oui, c'est un beau museau. ORGON Que quand tu n'aurois même aucune sympathie Pour tous les autres dons ... (Il se retourne devant elle, et la regarde les bras croisés.)
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Ce texte est extrait :
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Il s'agit d'un extrait de pièce de théâtre. Le texte théâtral est construit comme un long dialogue, constitué des répliques échangées par les personnages : la longueur des répliques, les jeux d'échos qui se créent entre elles, renseignent souvent sur la nature des relations entre les personnages.
Une pièce de théâtre développe trois types d'énoncés, qui se distinguent visuellement les uns des autres par des variations typographiques :
- les paroles prononcées par les personnages (les répliques) qui sont transcrites sans enrichissement typographique particulier ;
- les noms des personnages qui prennent la parole ou sont présents sur scène, sont transcrits le plus souvent en capitales d'imprimerie ;
- les informations relatives au lieu de l'action, aux gestes ou déplacements des personnages, aux intonations, aux bruits, aux costumes, etc., sont en italiques.
5.
Dans l'extrait précédent, les fragments en italiques s'appellent :
Votre choixChoix attenduRéponse
Les fragments en italiques s'appellent didascalies.
Dans un texte de théâtre, les didascalies sont des indications fournies par l'auteur sur le jeu des acteurs et sur la mise en scène (noms des personnages, entrées et sorties des personnages, descriptions des décors, lieux de l’action, indications de temps, tons employés par les comédiens, costumes, gestes, etc. Dans le texte imprimé, les didascalies sont bien souvent en italiques et / ou entre parenthèses.
6.
Je ne voyais mon responsable qu'une fois par semaine pour faire le point sur mon travail. [...]. J'avais une assez grande liberté dans mes actions et démarches. C'est formateur d'être autonome car on apprend à se débrouiller par soi-même, à faire ses propres choix, en somme, à être responsable [...]. Le plus difficile n'a pas été la réalisation du travail mais tout le temps de préparation : récolter les différentes informations, nombreuses personnes à voir, lire et synthétiser de nombreux documents. |
Ce texte est extrait :
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Le texte proposé est extrait d'un rapport de stage (passé dans une agence de communication). Ce dernier se laisse identifier comme un travail à la fois personnel et professionnel. L'aspect personnel se manifeste à travers l'emploi du pronom je qui présente et décrit la situation professionnelle rencontrée (= aspect professionnel).
Contrairement à l'auteur du rapport de stage qui doit prendre de la distance par rapport à l'expérience professionnelle vécue, l'auteur d'un journal intime se prend lui-même comme objet d'observation, d'enregistrement, d'analyse et de jugement. Le je du journal intime se place en retrait des autres ; il est séparé de la société.
Le compte rendu professionnel et la note de service sont des écrits professionnels qui favorisent la communication interne et externe de l'entreprise.
7.
Mercredi 14 juin 1916 Ma chère mère, Je suis bien rentré de permission et j'ai retrouvé mon bataillon sans trop de difficultés. Je vais probablement t'étonner en te disant que c'est presque sans regret que j'ai quitté Paris, mais c'est la vérité. Que veux-tu,j'ai constaté,comme tous mes camarades du reste,que ces deux ans de guerre avaient amené petit à petit,chez la population civile,l'égoïsme et l'indifférence et que nous autres combattants nous étions presque oubliés,aussi quoi de plus naturel que nous-mêmes,nous prenions aussi l'habitude de l'éloignement et que nous retournions au front tranquillement comme si nous ne l'avions jamais quitté ? (...) Je vais donc essayer d'oublier comme on m'a oublié, ce sera certainement plus difficile,et pourtant j'avais fait un bien joli rêve depuis deux ans. Quelle déception ! Maintenant je vais me sentir bien seul. Puissent les hasards de la guerre ne pas me faire infirme pour toujours,plutôt la mort,c'est maintenant mon seul espoir. Adieu, je t'embrasse un million de fois de tout cœur. Gaston (http://racontemoi1418.fr/) |
Quel genre représente ce texte ?
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Les lettres appartiennent au genre épistolaire. Le genre épistolaire est un genre littéraire qui regroupe tous les documents de correspondance écrite entre deux personnes comme la lettre, bien sûr, mais aussi les romans constitués uniquement de lettres ainsi que les courriers divers comme les e-mails et les textos.
La lettre peut contenir un récit rapportant les aventures ou mésaventures de l'émetteur, mais ce récit s'inscrit dans la situation d'énonciation particulière qui caractérise le genre épistolaire.
La lettre est un acte de communication écrite. Elle permet souvent de compenser une communication orale qui ne peut se faire. On peut établir des parallèles avec le dialogue (car malgré la lecture différée il y a un échange de messages), mais le "genre dialogal" n'existe pas.
Malgré la tonalité tragique de ce type de document, la lettre n'entretient pas de liens de famille avec le genre théâtral et donc la tragédie.
> Consultez la fiche récapitulative pour retenir l'essentiel sur le genre épistolaire.
8.
La lettre admet de nombreux sous-genres qui correspondent aux divers degrés de son intention. Il est rare en effet qu'une lettre se contente d'être utilitaire : elle peut permettre, par exemple, une effusion sentimentale, accrue par l'absence physique du destinataire.
Quelle intention particulière caractérise l'extrait suivant de la lettre adressée par Vincent van Gogh à son frère Théo ?
La Haye, 1883 (...) Je vois tout en noir. Ah ! si j'étais seul. Oui, mais j'ai à me préoccuper de ma femme et des enfants, de ces pauvres gosses auxquels je voudrais tant assurer le nécessaire et dont je me sens responsable. Ma femme se porte bien depuis quelque temps. Je ne puis leur confier mes soucis, j'ai pourtant le cœur si lourd aujourd'hui. La seule chose qui me console, c'est mon travail, mais s'il n'y a rien à espérer de ce côté, je ne sais vraiment plus où donner de la tête. Le nœud de l'affaire, vois-tu, c'est que mes possibilités de travail dépendent de la vente de mes œuvres. Il y a nécessairement des frais, et plus on travaille, plus on en a (bien que cela ne soit pas valable à tous les points de vue). Ne pas vendre, quand on n'a point de ressources, vous met dans l'impossibilité matérielle de faire aucun progrès, tandis que cela irait tout seul dans le cas contraire. Enfin, mon vieux, je suis plus inquiet que je ne puis le supporter au sujet de ma situation générale, et je te dis mes pensées. Je voudrais tant que tu viennes bientôt. Mais surtout, écris-moi vite, j'en ai besoin. Naturellement, je ne puis parler à personne de tout cela, si ce n'est à toi, cela ne regarde pas les autres, ils ne s'y intéressent d'ailleurs pas. |
Votre choixChoix attenduRéponse
Il s'agit d'une lettre de confidence dans laquelle l'artiste révèle à son frère dans quelle situation difficile il se trouve.
L'émetteur de la lettre exprime aussi ses sentiments, mais ce n'est pas l'objectif principal du message (l'effusion sentimentale caractérise plutôt les lettres d'amour).
Le genre épistolaire est propice à l'expression de la violence verbale (sous forme d'injures ou d'insultes). L'extrait proposé ne contient aucune trace de violence verbale. Ce n'est pas non plus une lettre de conseil (mais la réponse attendue du frère pourrait traduire cette intention).
9.
A quel type de poème correspond la définition suivante ?
"Poème visuel où les vers sont composés typographiquement de manière à former un dessin. Le dessin ainsi formé est généralement le sujet du texte."
Votre choixChoix attenduRéponse
Le type de poème auquel correspond la définition est le calligramme. Le néologisme "calligramme" a été crée par Apollinaire (1918) par croisement entre "calligraphie" et "idéogramme" ; du grec kallos, "beau", et gramma, "lettre".
Les réponses 1, 3 et 4 ne conviennent pas car elles désignent des structures codifiées. Le sonnet et la ballade sont des poèmes de forme fixe. Le distique est un groupe de deux vers.
10.
Il était nuit. Ce furent d'abord, — ainsi j'ai vu, ainsi je raconte, — une abbaye aux murailles lézardées par la lune, — une forêt percée de sentiers tortueux, — et le Morimont grouillant de capes et de chapeaux. Ce furent ensuite, — ainsi j'ai entendu, ainsi je raconte, — le glas funèbre d'une cloche auquel répondaient les sanglots funèbres d'une cellule, — des cris plaintifs et des rires féroces dont frissonnait chaque feuille le long d'une ramée, — et les prières bourdonnantes des pénitents noirs qui accompagnent un criminel au supplice. Ce furent enfin, — ainsi s'acheva le rêve, ainsi je raconte, — un moine qui expirait couché dans la cendre des agonisants, — une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d'un chêne, — et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue.
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Ce texte est extrait :
Votre choixChoix attenduRéponse
Il s'agit d'un poème en prose, c'est-à-dire d'un texte en prose bref, formant une unité et caractérisé par sa "gratuité" car il ne vise pas à raconter une histoire (contrairement au roman) ni à transmettre une information (ce qui serait possible à l'aide d'une lettre). Il est surtout à la recherche d'effets poétiques. Le poème en prose se donne comme absolument clos sur lui-même (contrairement au journal intime qui est rédigé de façon régulière ou intermittente), sans référence à une situation donnée, invitant d'emblée le lecteur à entrer dans son univers et à s'y mouvoir sans autre secours que les mécanismes internes qui le régissent.
11.
La construction du poème en prose d'Aloysius Bertrand évoque la poésie par :
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L'organisation du texte en paragraphes est comparable à celle d'un poème en strophes. Lire un poème en prose, c'est regarder et écouter. Le poème de Bertrand manifeste à cet égard une étonnante musicalité du langage par la répétition de tournures ("ainsi je raconte") et la persistance des motifs ternaires : trois histoires se mêlent sans lien explicite ; trois lieux déterminés par des sensations visuelles ; trois environnement sonores qu'évoquent des sensations auditives.
L'emploi de la première personne du singulier et l'intégration d'éléments de narration ne sont pas des traits caractéristiques d'une poésie.