Participes passés sans auxiliaires

FondamentalDes fonctions d'adjectifs

Les participes passés, lorsqu'ils sont sans auxiliaires[1], s'accordent systématiquement, qu'ils soient :

épithètes[2]

  • des liaisons interdites

  • des retards rattrapés

apposés [3]

  • Parties depuis longtemps, elles ont beaucoup voyagé

  • Ces lettres, écrites avec soin, devraient te plaire.

attributs du sujet[4] 

  • Elles sont blessées.

  • Elles reviennent surprises.

attributs du complément d'objet[4]

  • Je les crois conquises.

  • Cela les laisse épuisés.

attributs de groupes nominaux[4] en incise[5] 

  • Sa lettre écrite, il l'a envoyée.

  • Les vacances terminées, il a décidé de revenir chez lui.

  • Il a décidé, les vacances terminées, de revenir chez lui.

Dans tous les cas, ils fonctionnent comme des adjectifs, et s'accordent donc comme des adjectifs.

FondamentalDes comportements d'adjectifs

De fait ils s'interprètent comme des adjectifs : ils font référence à un état[6] ou une propriété. Et ils ont un comportement d'adjectif :

Ils n'ont pas de sujet mais, comme tout adjectif, ils qualifient un groupe nominal.

Ils n'admettent pas de formes pronominales[7] :

A la forme négative, ils doivent être précédés par l'adverbe de négation :

  • * ne fatigué pas

  • pas fatigué

Les adverbes[9] qui les modifient les précèdent :

  • un voyage très attendu

Qu'ils s'accordent comme des adjectifs est donc normal.

AttentionExceptions : des participes à valeur verbale

Les cas où les participes passés ne s'accordent pas quoiqu'ils soient sans auxiliaire, sont des cas réputés marginaux, relevant d'expressions presque figées, s'apparentant pour certains à une forme de vocabulaire juridique ou logique : il s'agit de participes comme ci-joint, vu, y compris, non compris, ci-inclus, attendu, excepté, passé :

  • Ci-joint quelques lettres intéressantes / Y compris trois livres / Vu les dégâts qu'elle a causés / Passé trois heures et quart ...

Ces participes particuliers sont souvent à peine identifiés comme des participes alors qu'il s'agit bien des participes passés des verbes joindre, voir, comprendre, inclure, attendre et passer.

Certains d'entre eux au moins ont une interprétation qui est de fait plus verbale qu'adjectivale :

  • c'est le cas notamment de ci-joint et ci-inclus qui semblent effectuer le geste même de joindre ou d'inclure auxquels ils font référence.

Le groupe nominal qui les suit fait plutôt fonction de complément d'objet direct[10] des verbes en question :

  • Ci-joint quelques lettres intéressantes : quelques lettres intéressantes est le complément d'objet direct du verbe joindre.

  • Vu les dégâts qu'elle a causés : les dégâts qu'elle a causés est le complément d'objet direct du verbe voir.

Une autre particularité de ces participes est que leur invariabilité n'est de règle que lorsqu'ils précèdent le groupe nominal sur lequel ils portent : il redevient possible de les accorder dès lors qu'ils sont postposés au groupe nominal auquel ils sont associés :

  • Les lettres ci-jointes sont à lire d'urgence / Les lettres comprises dans cet envoi / les problèmes vus lors de cette réunion / les heures passées en réunion.

De fait, postposés, ils retrouvent une interprétation adjectivale : des épithètes[2] qualifiant les groupes nominaux en question :

  • Les lettres ci-jointes : ci-jointes est épithète du nom lettres

  • les problèmes vus lors de cette réunion  : vus lors de cette réunion est épithète du nom problèmes.