Comprendre
On commence par le cas très fréquent de participes passés employés sans aucun auxiliaire. Rien là n'est difficile, sauf pour quelques exceptions. Comprendre le sens de ces exceptions va nous permettre de mieux comprendre ce qui est en jeu dans cette affaire d'accord.
N'oubliez pas de cliquer à la fin sur Et n'oubliez pas non plus de regarder la reprise qui suit le corrigé : vous y trouverez une explication pour chaque mot qui vous aura posé problème, ainsi qu'une synthèse récapitulant ce qui peut vous aider à choisir ou non d'accorder. |
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Vous pouvez aussi, si vous le préférez, aller directement lire la fiche synthétique qui reprend tous les résultats, sans passer de temps sur la correction des exercices, où tout est redit plusieurs fois. |
D'étranges exceptions
Dans les phrases qui suivent, il vous est demandé de remplir les trous, en choisissant d'accorder ou non le participe passé : vous allez voir que la réponse est facile, mais qu'il y a des exceptions au comportement assez étrange.
Attention à ne pas ajouter d'espace avant ou après les lettres que vous ajoutez, attention à ne pas mettre d'espace dans les trous que vous voulez laisser vides. |
On voit ici que le participe passé sans auxiliaire[1] se comporte (presque) toujours comme un adjectif et donc s'accorde en genre[2] et en nombre[3] avec le groupe nominal[4] qu'il modifie.
On compte cependant quelques rares exceptions :
ci-joint, excepté
mais aussi vu, compris, sans compter étant admis, étant donné qui pourtant comportent un auxiliaire être
Pour ces quelques exceptions, la situation est la suivante : ils s'accordent avec le groupe nominal qu'ils modifient lorsqu'ils le suivent ; en revanche, lorsqu'ils le précèdent, ils ne s'accordent pas.
Noter que dans ce cas, ils s'interprètent de manière beaucoup plus verbale, renvoyant bien à une forme d'action - en l'occurrence l'action que le verbe exprime : on "voit", on "joint", on "comprend", on "excepte", "on admet", on "donne", etc.. Et dès lors qu'ils s'interprètent comme verbes, le groupe nominal qui les suit s'interprète comme leur complément d'objet[5].
On a donc affaire à des emplois verbaux, avec un complément d'objet qui suit le verbe : c'est exactement dans cette configuration que les participes employés avec l'auxiliaire avoir ne s'accordent pas, comme on va le revoir ci-dessous.
Dans les autres cas, il y a toujours accord :
Ses amis partis[6], il est allé se reposer.
Invités[7] au mariage, ils ont dû s'acheter des habits.
Les abats-jours dispensaient une lumière tamisée[8].
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint[9] les photocopies demandées.
Lisez la lettre ci-jointe[10].
Tous avaient pris du café, excepté[11] les enfants.
Tous avaient pris du café, les enfants exceptés[12].
Pour certains cas, on voit aisément si le participe doit ou non être accordé en le mettant au féminin : c'est le cas avec les participes qui se terminent par une consonne muette[13], tel joint ici, mais aussi détruit, écrit, inclus, etc.
Pour décider avec les autres participes, on peut toujours les remplacer par un participe à consonne muette : si celui-ci change de forme au féminin, ce doit être le cas du participe de départ, qu'il faut donc accorder. On revient en fin de module sur ce test : le problème qu'il pose est qu'il n'est pas évident que l'on est encore une intuition fiable pour ces accords, indépendamment des règles apprises à l'école que l'on applique au lieu de s'appuyer sur son propre sentiment de la langue.
Voilà : vous avez maintenant les règles et les raisons qui expliquent ces accords et ces non-accords lorsqu'il n'y a pas d'auxiliaire. Reste maintenant à vérifier que vous les avez retenues. Pour cela, à vous de jouer : répondez aux questions qui suivent et formulez vous-mêmes les règles en question. |
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