Comprendre
Comment se marquent le genre sur les noms[1] et le nombre sur les déterminants [2]? Quels sont les mots ou les groupes de mots qui appellent les 1ère[3], 2ème[4] ou 3ème personnes[5], sur les verbes, au singulier, ou au pluriel ? Telles sont les questions sur lesquelles on va travailler dans le triple exercice qui suit.
Cela va nous permettre de mieux comprendre le fonctionnement du genre, du nombre et de la personne en français.
N'oubliez pas de cliquer à la fin sur Et n'oubliez pas non plus de regarder la reprise qui suit le corrigé : vous y trouverez une explication pour chaque mot qui vous aura posé problème, ainsi qu'une synthèse de tout ce qu'il faut savoir sur genre, nombre et personne pour pouvoir faire des accords impeccables. |
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Vous pouvez aussi, si vous le préférez, aller directement lire la fiche synthétique qui reprend tous les résultats, sans passer de temps sur la correction des exercices, où tout est redit plusieurs fois. |
Du côté du genre
Dans les phrases qui suivent, il vous est demandé de décider de la façon dont doivent se terminer les mots indiqués.
Bien entendu, il y a des trous dans lesquels vous devez ne rien écrire : notamment les trous dans lesquels le genre n'est pas marqué.
Attention à ne pas ajouter d'espace avant ou après les lettres que vous ajoutez, attention à ne pas mettre d'espace dans les trous que vous voulez laisser vides. |
Relisez les phrases, que vous trouverez correctement orthographiées ci-dessous. Pour chacune des fautes que vous avez pu faire, lisez attentivement les explications données, que vous obtenez en cliquant sur le mot concerné :
Il y a une cigogne qui vient souvent se poser sur le grand hêtre près de la maison de ma cousine mannequin qui a trois chiennes.
Il a mangé avec rapidité[6] son assiettée[7] de potée[8].
La montée[9] n'était pas trop abrupte.
Elle s'étonne d'une telle douceur[10] et d'une telle droiture[11].
L'exercice montre que le genre des noms n'est pas nécessairement marqué : parfois des e, parfois non.
Il rappelle aussi que le genre ne correspond que rarement à une affaire de différence sexuelle : cela ne vaut que pour des noms désignant des êtres humains (cousine) ou parfois des animaux très proches des humains (chienne mais pas cigogne), et encore de façon non systématique (mannequin ou sentinelle).
Il montre par ailleurs que ce genre des noms peut dans certains cas être prédit : lorsque le nom comporte un suffixe[12], c'est le suffixe qui détermine le genre du nom.
Ainsi, le nom beauté est féminin, parce qu'il comporte le suffixe -té, toujours féminin.
De même le nom droiture est féminin parce que le suffixe -ure est féminin (qu'on le trouve dans droiture ou dans blessure, mandature, etc.).
De même le nom douceur est féminin, parce qu'il comporte un suffixe -eur qui n'est pas celui, masculin, servant pour les noms d'agent ou d'outil comme danseur, sauveur, joueur ou mélangeur, mais qui s'applique quant à lui sur des adjectifs[13], sert pour les noms de qualité, et est toujours féminin (blondeur, noirceur, laideur, etc. tous féminins, tous sans e).
Le suffixe joue donc un rôle décisif pour déterminer le genre du nom.
Quant aux mots se terminant en -té, ils s'écrivent différemment selon qu'il s'agit effectivement du suffixe -té ou du suffixe -ée, au sens très différent, ou d'un -é de participe passé[14] portant sur un verbe dont la base[15] se termine par t. Les trois cas de figure sont détaillés et récapitulés dans le tableau ci-dessous.
Les noms qui se terminent par la syllabe "té" peuvent être : | |
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beauté = beau + té | |
assiettée = assiette +ée | |
| jetée = jeté + e |
Du côté du nombre
Dans les phrases qui suivent, il vous est demandé de décider de la façon dont doivent se terminer les mots indiqués.
Là encore, il y a des trous dans lesquels vous devez ne rien écrire : notamment les trous dans lesquels le nombre n'est pas marqué.
Attention à ne pas ajouter d'espace avant ou après les lettres que vous ajoutez, attention à ne pas mettre d'espace dans les trous que vous voulez laisser vides. |
Relisez les phrases, que vous trouverez correctement orthographiées ci-dessous. Pour chacune des fautes que vous avez pu faire, lisez attentivement les explications données, que vous obtenez en cliquant sur le mot concerné :
Ils ont lu quatre[16] livres[17] mais ils ont vu cent[18] films[19].
Ils rediffusent chaque[20] vendredi[21] « Les quatre cents[22] coups[23] » de Truffaut à la cinémathèque.
J'ai besoin de quatre cent trente[24] euros[25].
J'ai trois mille[26] euros.
Ils ont vu de très jolis films[27].
Cinq sont venus.
Plusieurs pleuraient mais aucun ne regrettait.
Qui désespère[28] sur les lendemains qui chantent [29]?
C'est un voisin qui pense que ce sont des oiseaux.
On habitait[30] une très grande maison.
Cet exercice-là montre d'abord que c'est cette fois le déterminant[2] qui va décider le nombre des noms et adjectifs qui suivent : ainsi chaque est-il singulier et le nom vendredi qui suit doit l'être, bien qu'il y ait sans doute plusieurs vendredis envisagés ; de même, le déterminant de que l'on connaît mal mais qui est assez fréquent introduit toujours adjectifs et noms au pluriel comme on le constate dans de très jolis films.
Par ailleurs, il est clair que beaucoup de déterminants ont un nombre inhérent[31] : on ne voit pas que cinq ou trois puissent être mis au singulier, ils sont bien pluriels "par nature".
Surtout, qu'ils soient pluriels n'implique pas nécessairement qu'ils comportent une marque de pluriel : pas de marque de pluriel sur cinq, ou sur quatre, ou sur mille ; sur vingt et cent, on n'a une marque de pluriel que lorsque eux-mêmes sont précédés d'un autre numéral[32] (trois cents jours, quatre-vingts jours), et encore la norme a-t-elle limité l'accord aux cas où il n'y a pas d'autre numéral après (trois cents jours, mais trois-cent-deux jours).
De même, les pronoms[33] peuvent avoir un nombre inhérent : c'est le cas de plusieurs, aucun, on et du qui interrogatif notamment. Ce nombre n'est pas nécessairement marqué : ainsi les nombres cinq, mille, etc. peuvent servir aussi de pronoms et ne sont pas alors plus marqués que lorsque ce sont des déterminants.
D'autres pronoms ont un nombre variable : c'est le cas de il, elle, celui-ci, celle-là, etc. qui donnent au pluriel ils, elles, ceux, celles, etc...
Quand ces pronoms sont sujets, on verra qu'ils déterminent le nombre du verbe : plusieurs pleuraient.
Deux pronoms sont compatibles avec les deux nombres : le qui relatif[34] d'une part (qui est, qui sont), et le ce "démonstratif[35]" d'autre part (c'est, ce sont)
Du côté des personnes
Les personnes sur le verbe dépendent en français de l'élément qui est sujet[36] du verbe en question. Comment sait-on que l'on doit mettre le verbe à la 1ère[37] personne, à la 2ème[4] personne, ou à la 3ème[38] personne ?
L'exercice qui suit va vous faire découvrir que la situation est assez différente selon que l'on est à la 1ère ou 2ème personne, ou à la 3ème personne. On habitue généralement les enfants à passer par un sujet pronominal[39] pour choisir : on va voir d'une part que ce n'est pertinent que pour les 1ère et 2ème personnes, la 3ème se caractérisant justement par le fait qu'elle n'est en rien réservée à des formes pronominales ; on va voir d'autre part que ce n'est vrai que pour les pronoms personnels[40], les autres pronoms commandant tous un verbe à la 3ème personne, y compris les pronoms possessifs[41], qui possèdent pourtant d'autres personnes.
Cochez les phrases dans lesquelles le sujet est à la 1ère ou à la 2ème personne.
Votre choixChoix attenduRéponse
On constate que les verbes à la 1ère ou à la 2ème personne ont nécessairement pour sujet[36] un pronom personnel[40] de 1ère ou 2ème personne, ou au moins un pronom relatif[34] ayant pour antécédent[42] ce pronom personnel de 1ère ou 2ème personne.
En revanche la 3ème personne n'est pas réservée à des sujets pronominaux et encore moins à des sujets pronominaux de 3ème personne : dès lors que le groupe nominal sujet ne comprend pas de pronom de 1ère ou 2ème personne (ou n'a pas pour antécédent un pronom de 1ère ou 2ème personne), le verbe est à la 3ème personne.
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C'est l'une des raisons pour lesquelles il est préférable de ne pas assimiler le cas de la 3ème personne avec celui des 1ères et 2èmes personnes :
Les 1ères et 2èmes personnes, que ce soit au singulier ou au pluriel, impliquent un accord en personne : le verbe prend une marque de personne qui correspond aux personnes du pronom qui lui sert de sujet.
La 3ème personne ne relève pas à proprement parler d'un accord, les sujets non pronominaux ne pouvant pas être tenus comme étant à proprement parler des mots de 3ème personne.
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A noter que les pronoms ne comportent pas de marques de personne : ce sont les verbes conjugués[43] qui comportent une marque de personne ; les pronoms dits personnels relèvent de telle ou telle personne, comme c'est le cas aussi au demeurant des déterminants possessifs[44] et des pronoms possessifs[41], mais sans que cela corresponde à une marque particulière.
Il vous faut maintenant intégrer ces données sur le genre des noms, le nombre des déterminants, et la personne des pronoms ou des groupes nominaux. A vous de jouer : répondez aux questions qui suivent et formulez vous-mêmes les principes à retenir. |
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