Comprendre
Ce premier exercice vous permettra de voir ou revoir quels sont les cas où un mot reçoit des marques de genre, de nombre ou de personne sans qu'il y ait accord.
N'oubliez pas de cliquer à la fin sur Et n'oubliez pas non plus de regarder la reprise qui suit le corrigé : vous y trouverez une synthèse concernant tous les cas d'accord ou de non-accord traités dans l'exercice. |
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Vous pouvez aussi, si vous le préférez, aller directement lire la fiche synthétique qui reprend tous les résultats, sans passer de temps sur la correction des exercices, où tout est redit plusieurs fois. |
Les marques hors accord
Dans ce premier exercice, on parcourt tous les cas où les marques utilisées ne dépendent pas de l'accord mais de ce que l'on veut exprimer. Comme vous pouvez l'imaginer, cela concerne des cas très particuliers : des cas où l'on a le choix entre féminin et masculin par exemple, et où l'accord n'en décide pas. On va voir qu'il y a cependant des cas plus inattendus, et où il est plus difficile de trancher.
Dans les phrases qui suivent, il s'agit donc de décider de la façon dont doivent se terminer les mots indiqués.
Attention : il y a des trous dans lesquels vous devez ne rien écrire : notamment pour les mots qui ne doivent pas recevoir de marques.
Attention à ne pas ajouter d'espace avant ou après les lettres que vous ajoutez, attention à ne pas mettre d'espace dans les trous que vous voulez laisser vides. |
Pour obtenir des explications adaptées à chacun des mots proposés, il vous suffit de cliquer sur les mots qui vous intéressent.
En tant que femme de président, on est toujours appréciée.
Depuis le divorce, on reste polis l'un envers l'autre.
Toi et moi qui sommes ses sœurs, sommes si fières de sa réussite.
Trop émue pour parler, vous avez préféré, chère Madame, rentrer chez vous.
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Ils sont parvenus à leurs voitures, garées sous les marronniers. Ayant ostensiblement sorti sa clé, Antoine s'appuie à la sienne[1], farouche, bras croisés
C'est pourtant elle dont on annonce pour bientôt la balkanisation que lui promettent des communautés juxtaposées, concurrentielles, chacune[2] s'avançant sous sa propre bannière.
Je connais trois langues : celle que j'ai appris à ma naissance, celle que j'ai découvert à l'école, et l'italien que je pratique depuis maintenant dix ans.
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Il a transporté une caisse de livres[3].
Il a reçu une caisse de champagne[4].
Est-ce qu'il faut laisser les sans-abris dormir dans la rue ?
J'ai deux porte-monnaies.
J'ai acheté un pèse-lettres.
Est-ce que tu as déjà vu des prie-Dieu ?
Ils nous ont procuré des passe-partout.
J'aime tellement les arcs-en-ciel.
Je n'ai pas connu mes grands-parents.
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Regarde-nous quand on te parle.
On voit que le principe général est simple : dans tous les cas où les marques utilisées ne dépendent pas de l'accord mais de ce que l'on veut exprimer :
le genre dépend du sexe des individus dont on parle |
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le nombre dépend de la quantité d'individus en jeu |
Ceci ne concerne des cas assez disparates :
Pour les adjectifs et noms attributs |
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Pour les adjectifs et les noms attributs, les cas où le terme qualifié est un pronom de 1ère ou 2ème personne ou le pronom on - qui ont en commun de référer à des êtres humains : le genre marqué sur l'attribut dépend alors du sexe des individus dont on parle ; et pour on, le nombre dépend de la quantité d'individus concernés. |
Pour certains pronoms |
Les pronoms possessifs[5] dont seul le genre dépend de l'antécédent et dont le nombre est donc librement choisi :
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Les pronoms démonstratifs[6] celui, celle, ceux et celles ainsi que toutes les variantes en -ci, ou en -là (celui-ci, celui-là, etc.) dont seul le genre dépend de l'antécédent et dont le nombre est donc librement choisi :
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Quelques pronoms indéfinis[7] comme l'un, l'autre dont seul le genre dépend de l'antécédent et dont le nombre est donc librement choisi :
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Les noms sans déterminant |
Les noms sans déterminant[9], que l'on trouve notamment après des prépositions [8]:
mais aussi dans des titres ou différents types de phrases sans verbe :
ou après des déterminants constitués d'un quantifieur comme peu, un peu ou beaucoup suivi de de :
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Les verbes à l'impératif |
Les verbes conjugués à l'impératif[10] dont la personne se choisit hors accord |
Pour ce qui concerne les noms sans déterminant, on a une difficulté particulière avec les noms composés[11], pour lesquels il y a souvent deux voire trois versions possibles, selon que l'on décide de réfléchir à des affaires de quantité ou d'appliquer une règle d'accord :
lorsque le second terme est un nom et qu'il est sans déterminant sans-abri, porte-monnaie, arc-en-ciel, grand-parent, centre-ville, l'usage était de faire comme pour les autres noms sans déterminant, et donc de choisir le nombre en fonction de la quantité d'individus concernés : on écrivait ainsi un sèche-cheveux, un coupe-ongles, un pèse-lettres mais un porte-monnaie ou un brise-glace parce que monnaie est un terme collectif[12] désignant en bloc toutes les pièces concernées et parce que glace est un terme massif[13] qui ne renvoie pas à des individus séparés, un appuie-tête parce qu'une seule tête est concernée par chaque appui, un tire-bouchon parce qu'un seul bouchon est tiré à chaque fois, ou un timbre-poste parce qu'il n'y a qu'une poste.
→ on conçoit qu'il puisse y avoir débat, avec des questions assez peu intéressantes pour savoir par exemple s'il vaudrait mieux écrire un cure-dent ou un cure-dents.
→ le débat se complique en outre singulièrement lorsque le nom composé est mis au pluriel, les appuie-têtes permettant a priori d'appuyer plusieurs têtes
le nom composé lui-même a souvent un déterminant avec lequel on attend qu'il s'accorde, la question alors étant de savoir où se marquera le pluriel : des centre villes, des centres villes, des centres ville ? des timbres-poste, des timbre-postes, des timbres-postes ? des cure-dents ,des cures-dents, des cures-dent ? On s'attend en tous les cas à ce qu'elle ne se marque pas sur des verbes et *[14]cures-dents sera donc exclu.
La tradition hésite, et l'on trouve selon les grammaires des variations.
Les recommandations de 90 ont voulu mettre de l'ordre sinon partout, du moins localement : elles ont tenté de trancher en faveur de règles systématiques (contre les interprétations fluctuantes) mais seulement dans les cas où seul le second terme est un nom, le premier terme étant un verbe ou une préposition :
Rectifications de 1990 |
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Les noms avec trait d'union qui sont composés • d'un verbe et d'un nom (porte-monnaie) • ou d'une préposition et d'un nom (sans-abri) ne prennent aucune marque de pluriel lorsque le nom composé est au singulier et prennent la marque du pluriel sur le second élément lorsque le nom composé est au pluriel. |
D'où, si l'on applique ces recommandations : un sèche-cheveu et des sèche-cheveux, comme on a un coupe-ongle et des coupe-ongles.
Seuls les cas où le nom est propre échappent à ces recommandations : un prie-Dieu, des prie-Dieu.
Et les cas où l'on a deux noms restent difficiles à trancher : un timbre-poste, mais des timbres-poste, un centre-ville mais des centres-villes.
Il vous faut maintenant bien intégrer toutes ces données sur les différents cas où des marques de genre, de nombre ou de personne apparaissent hors accord. A vous de jouer : répondez aux questions qui suivent et formulez vous-mêmes les règles et les méthodes à retenir. |
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