Lorsqu'en 1910 Henri Poincaré, le mathématicien, prononce une conférence sur « la morale et la science », il n'hésite pas à dire qu'il « ne peut pas y avoir de science immorale ». Certes, la science ne délivre explicitement aucun commandement moral [...]. Mais le savant est mû par l'amour de la vérité, ce qui est déjà « toute une morale » ; l'activité de recherche promeut des habitudes intellectuelles de « scrupuleuse exactitude » ; et la science, œuvre collective et solidaire, est au service de l'humanité. [...] Ainsi la science, selon Poincaré, loin de trahir la morale, peut jouer « un rôle important dans l'éducation morale ».