Petit Jean-Marie / Petit Joan-Maria (1941)

Jean-Marie Petit

Jean-Marie Petit – Photo Georges Souche

Jean-Marie Petit est né dans une famille de vignerons près de Capestang, en plein cœur du vignoble languedocien. Vignerons atypiques, comme il le souligne lui-même, puisque son père était pilote dans l’Aéropostale avant de revenir à la terre et qu’il se plaisait à faire pousser des fleurs au milieu de ses vignes. Cette famille radicale socialiste ne le prédisposait pas à la découverte de la foi chrétienne, qui devait marquer toute sa vie depuis son adolescence. Il entre à l’École Normale en 1959, puis à la Faculté des Lettres de Montpellier : licence de Lettres Modernes, puis deux ans d’enseignement dans le secondaire, après quoi il retourne à la Faculté, comme enseignant cette fois. Son domaine de prédilection est l’oralité occitane sous toutes ses formes : dialectologie (il participe à l’Atlas Linguistique du Languedoc), ethnographie (il enquête dans le Biterrois), lexicographie. Il s’intéresse notamment aux formes brèves comme les proverbes et dictons, qui ne sont pas sans rapport avec sa propre poésie.

Celle-ci se déploie sa vie durant, jalonnée de recueils rassemblant des poèmes courts mais denses, écrits dans une langue simple, concrète et naturelle. D’une apparente facilité, ses poèmes sont autant d’éclats de vie : scènes d’enfance et de vie quotidienne, croquis de personnages, images insolites s’imposant par leur évidence poétique. Leur imaginaire est celui des comptines et des contes, des chansons populaires, qu’évoque aussi le rythme de leurs vers. Il n’est pas étonnant que les chanteurs (Patric, Daumas, Mans de Breish, Martí, Josiana Vincenzutto) aient beaucoup puisé dans son œuvre. Une œuvre tour à tour légère et cruelle, qui chaque fois dit en quelques mots petits bonheurs ou grands malheurs de l’existence.


Arbre du matin

À peine sorti de la nuit
tu prends le chemin
avec une poignée d’oiseaux
et tu couds le printemps
d’un fil ténu de brouillards.
La rivière qui t’admire
te parle de matin et de nuages.
Le vent est encore endormi dans tes feuilles.
C’est l’heure d’eau
au plus profond de la terre et du ciel…
Nous sommes consentants.

Erbari / Herbier, Jorn, 2011, p. 52.

Arbre del matin

A penas sortit de la nuèit
t’adralhas
amb un manat d’aucèls
e corduras la prima
d’un fial leugièr de nèblas.
Lo riu que te remira
te parla de matin e de nius.
Lo vent es encara endormit dins ta fuèlha.
Es ora d’aiga
al pus prigond de la tèrra e del cèl…
Siam consents.

Erbari / Herbier, Jorn, 2011, p. 52.

Jean-Marie Petit – Bibliographie succincte

  • 1965 : Respondi de…, Movement de la Joventut Occitanista.
  • 1970 : Poèmas per carrièras, Ardouane (34), 4 Vertats.
  • 1971 : Ni per vendre ni per crompar, Ardouane (34), 4 Vertats.
  • 1972 : Lo pan, la poma e lo cotèl, « Forra-Borra », licèu de Vilanuèva d’Òlt. (47)
  • 1973 : Sembla-nom escobilhat, « Forra-Borra », licèu de Vilanuèva d’Òlt. (47)
  • 1975 : Non-aver o èsser, Montpellier, Obradors.
  • 1978 : Bestiari, aubres e vinhas, Enèrgas, Vent Terral.
  • 2005 : Nòstra Dòna dels Espotits, Toulouse, Letras d’òc.
  • 2006 : Petaçon, Montpeyroux, Jorn.
  • 2007 : Patarinas, Toulouse, Letras d’òc.
  • 2008 : D’aquesta man del jorn, Toulouse, Letras d’òc.
  • 2010 : Treus, Toulouse, Letras d’òc.
  • 2011 : Estiva / Estive, avec dessin de Robert Lobet, Nîmes, éditions de la Margeride.
  • 2011 : Erbari, Montpeyroux, Jorn.
  • 2014 : E avèm tot perdonat a l’ivèrn, Toulouse, Letras d’òc.

Présentation de l’auteur

On trouvera une présentation de l’auteur :