Galtier Charles / Galtier Carle (1913-2004)

Galtier Charles / Galtier Carle

Galtier Charles / Galtier Carle
Photo : Jean-Luc Pouliquen

On trouvera sur le site des Nouvello de Prouvènço une présentation de cet auteur par Alain Constantini : http://www.nouvello.com/9120,4e4f-022, présentation que nous résumons ici :

Charles Galtier est né à Eygalières dans les Bouches-du-Rhône, dans un milieu modeste dont la tradition familiale disait qu’elle avait des racines multiples, y compris hongroises et gitanes. Galtier sera toujours fier de ces origines gitanes, symboles de liberté, comme en témoigne le poème liminaire « Sang de boumian » [Sang de Gitan], dédié « a mis aujòu d’Oungrìo » du recueil La Dicho du caraco / La Chanson du bohémien, éd. L’Astrado, 1974.

Il fit des études jusqu’au baccalauréat, devint instituteur, puis formateur en agriculture, et de nouveau instituteur, avant d’entrer au CNRS en 1960 où il demeura jusqu’en 1966.

De 1966 à 1968, année de sa retraite, il fut le conservateur du musée Mistral à Maillane. Il avait soutenu une thèse sur les vanniers de Vallabrègues (Gard) devant un jury de sociologues et consacra ses recherches ethnographiques aux traditions et usages de la Crau, publiant quatre ouvrages importants : Le trésor des jeux provençaux, Collection de Culture Provençale, 1952 ; Météorologie populaire, La Provence, Empire du Soleil et Royaume des vents, Horvath, 1984 ; Les Saints guérisseurs en Provence, Horvath, 1996 ; et Vallabrègues un village de vanniers.

Dans le poème « Lis alo de l’aucèu, li racino de l’aubre », le jeu sur les métaphores dit magnifiquement la nécessaire conciliation entre l’ici et l’ailleurs, l’universel et le local.

Lis alo de l’aucèu, li racino de l’aubre – Les cahiers de Garlaban

Charles Galtier : « Lis alo de l’aucèu, li racino de l’aubre » – Les cahiers de Garlaban



L’arbre et l’oiseau

Les ailes de l’oiseau,
Les racines de l’arbre,
Le grand feu du soleil
Et la froideur du marbre,

Le désir de partir,
Le plaisir de rester,
Le bonheur d’être ici
En rêvant de là-bas,

Es-tu maître de toi
Dans le choix du chemin ?
Où t’auront-ils conduit,
Le hasard ou le sort ?

Que m’importent les routes
Que j’aurais voulu suivre
Ou l’ombre de l’arbre
Où parfois j’ai langui,

Du moins aurai-je pu
Être l’arbre et l’oiseau
Et tenir un instant
La terre et le ciel même.

Quand l’oiseau s’est perché
A replié ses ailes
L’arbre alors s’est envolé
Arrachant ses racines.

Lis alo de l’aucèu, li racino de l’aubre, Les cahiers de Garlaban, l’Amalfi, rue Edouard Branly, 1989, p. 6-7.

L’aubre e l’aucèu

Lis alo de l’aucèu,
Li racino de l’aubre,
Lou gran fiò dóu solèu
E la frejour dóu maubre,

L’envejo de parti,
Lou plesi de resta,
Lou bonur d’èstre eici
En pantaiant d’eila,

Siés-ti mèstre de tu
Pèr chausi toun camin ?
Vo te i’auran adu
L’azard vo lou destin ?

Que m’enchauton li routo
Qu’auriéu vougu segui
O l’aubre que, dessouto,
De fes me siéu langui,

Me rèsto qu’ai pouscu
Estre l’aubre e l’aucèu
E qu’un tèms ai tengu
La terro emai lou cèu.

Quand l’aucèu se pausè,
Sis alo replegado,
L’aubre alor s’envoulè,
Si racino trencado…

Lis alo de l’aucèu, li racino de l’aubre, Les cahiers de Garlaban, l’Amalfi, rue Edouard Branly, 1989, p. 6-7.

Charles Galtier – Œuvre poétique

  • 1949 : Lou creirès-ti ?… / Le croirez-vous ?… poème provençal, traduction française en regard, Aigues-Vives, Marsyas.
  • 1965 : Dins l’espèro dòu vent, dans l’attente du vent, poèmes provençaux, traduction française en regard, GEPEA.
  • 1970 : Sèt saume de la sereneta, Berre-l’Étang,  L’Astrado.
  • 1974 : La Dicho dòu caraco / La Chanson du bohémien, poèmes provençaux, traduction française en regard, Berre-l’Étang, L’Astrado.
  • 1986 : Tros / Fragments, illustration de Justin Grégoire, Berre-l’Étang, L’Astrado.
  • 1988 : Un jour de mai / Un jour de plus, Fondation Louis Jou.
  • 1989 : Lis alo de l’aucèu, li racino de l’aubre / Les ailes de l’oiseau, les racines de l’arbre, illustrations de Gérald Soreln Hyères, Les Cahiers de Garlaban.
  • 1991 : Premiero Garbo, poèmes, frontispice de Rose Boiron, Berre-l’Étang, L’Astrado.
  • On pourra écouter la voix de l’auteur grâce au livre-CD qui lui est consacré dans la collection « Trésors d’Occitanie ». Voir sur le site : http://www.aura-occitania.com/tresors.php. Un extrait est disponible en ligne.

Charles Galtier – Théâtre

  • 1946 : Li quatre sèt / Carré de sept. Le texte intégral est en ligne à l’adresse : http://www.cieldoc.com/libre/integral/libr0431.pdf. Édition disponible : Toulon, L’Astrado, 1973.
  • 1987 : Coumèdi en un ate (recueil de 18 pièces), Marseille, Parlaren.
  • 1996 : Uno sautarello. Parlaren en Vaucluso.

Pour en savoir plus sur Charles Galtier

Une série d’hommages à Charles Galtier sur le site L’oiseau de feu du Garlaban